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BB 9400 SNCFFrance - Locomotives

La série en chiffres :
Alimentation :
1500 V continu.

Configuration des essieux :
BB (bogies monomoteurs)

Puissance :
2210 kW.

Poids :
60 t.

Longueur :
14,40 m.

Chaîne de traction :
2 moteurs à courant continu

Vitesse maximale :
BB 9401 à 9530 :130 km/h ; BB 9531 à 9535 : PV 120, GV 180

Equipements spéciaux :
UM ; réversibilité avec une rame USI pour les 9531 à 9536

Date de construction :
1959 à 1964.

Date de retrait :
1987 à 1994 (sauf devenues 9600)

Nombre d'exemplaires :
135 (42 transformées en BB 9600)

Numéros :
BB 9401 à 9535

Dernière mise à jour de la page : 3 avril 2020

Une courte carrière

Reprenant l'apparence des BB 9200, les BB 9400 arrivent à partir de la fin des années 50 pour assurer un service mixte sur le réseau Sud Est nouvellement électrifié. Il est décidé d'avoir la machine la plus simple possible, avec des bogies monomoteurs et de performances moyennes, mais elles ne reprennent rien des BB 16500, datant de la même époque et au cahier des charges similaire, destinées aux mêmes services sur le Nord Est.

Au fur et à mesure de leur livraison, alors que le réseau électrifié s'étend, les BB 9400 se voient confier des services marchandises, messageries voir voyageurs en complément des BB 8100, moins rapides (limitées à 105 km/h). Très légères, ces machines ont des bogies monomoteurs : ces deux facteurs les rendent particulièrement sensibles aux patinages. A partir de la 9451, les engins sont équipés pour pouvoir circuler en unité multiple (UM), pour la traction de trains lourds et ainsi libérer des engins puissants comme des CC 7100 (les 50 premières machines en seront équipées au début des années 70). Les 9531 à 9535, dernières livrées, sont le plus souvent utilisées en essais, pour tester leur transmission à double rapport de réduction (reprise sur bon nombre d'engins comme les BB 67000 et 67300).

On remarquera qu'à la même époque, les chemins de fer Belges (SNCB) se sont équipés de locomotives type 26 partageant de nombreux éléments mécaniques et électriques avec les BB 9400.

L'arrivée des BB 8500 à partir de 1965, plus puissantes, plus rapides et moins sujettes à des patinages entraine la concentration de la série sur le réseau Sud Est. Les 9531 à 9535 sont utilisées entre 1974 et 1979 avec une rame réversible prototype (voitures USI adaptées), à une vitesse de 160 km/h, entre Paris et Tours, avant l'arrivée des voitures Corail. En 1981, avec l'électrification Bordeaux - Montauban, une partie de la série est utilisée dans le Sud Ouest, notamment sur les antennes pyrénéennes où elles remplacent les engins ex PO Midi grâce à leur faible masse (des engins plus lourds comme les nouvelles BB 7200 n'y sont pas toujours admis). Les BB 9400, mal aimées, sont presqu'exclusivement utilisées en service marchandises, sauf sur la ligne des Causses Béziers- Neussargues (elles y assurent, souvent en UM, des trains grandes lignes).

L'année 1987 voit le début des radiations, la SNCF préférant conserver des engins plus anciens mais plus robustes (CC 7100, BB 8100) et ayant de nombreuses locomotives sous utilisées du fait du TGV. Cependant, la livraison des rames RRR change en partie la donne : ces rames réversibles sont souvent couplées à des BB 8500, surpuissantes et très demandées en trafic marchandises. Dès 1989, l'adaptation de BB 9400 à cet usage est étudiée, débouchant sur la transformation de 42 engins sous le numéro 9600 entre 1990 et 1994. Les locomotives subsistantes, cantonnées à la ligne des Causses et au réseau Sud Est, perdent rapidement leur activité du fait de la livraison des BB 26000 ; de nombreux engins sont garés en attente de transformation ou comme réserve de pièces. En 1994, les machines non transformées sont toutes radiées, certaines devenant des réserves de pièces pour les BB 9600 et étant ferraillées qu'en 1999. La vente de cinq exemplaires à la RATP pour assurer des trains de travaux sur les lignes A et B du  RER en remplacement des E 4900 a été évoquée mais ne s'est pas concrétisée.

Des livrées très colorées

La caisse des BB 9400 reprend l'aspect général des BB 9200, mais à une échelle réduite. D'ailleurs, les engins sont livrés avec la même livrée vert clair, avec des motifs en aluminium et des plaques en relief. La première sous série (9401 ) 9435) a des rehausses sous les pantographes, les autres ont une toiture plus haute. Rapidement, des différences apparaissent : câblots de mise en unité multiple, feux rouges, baies d'angle supprimées, traverse frontale rouge. Certaines machines, y compris de la première sous série, conserveront cette livrée jusqu'à leur radiation au début des années 90 (cas de la 9411 conservée au dépôt de Nîmes, dernière dans cette livrée, radiée en 1992 et bientôt restaurée).


La BB 9460, aujourd'hui démolie, déjà en piteux état à Montpellier en 2003

Les motifs en aluminium posant souvent des problèmes d'oxydation, à partir de 1977 leur dépose a souvent lieu. Cette livrée est appelée "Béziers" (où étaient situés les atelier effectuant les grandes révisions des BB 9400). Les motifs en aluminium sont remplacés par d'autres motifs peints en blanc, et un logo jaune, le vert devient plus sombre. Les plaques latérales sont soit conservées (dans ce cas les flancs de la machine ne sont pas repeints, d'où une légère différence de teinte) soit remplacées par des adhésifs jaunes ou blancs. La 9460 était peinte dans cette livrée, elle est restée longtemps garée à Montpellier avant d'être ferraillée en 2008.

A partir de 1981, une livrée très originale, œuvre du designer Paul Arzens, fait son apparition : la machine est peinte en gris avec une toiture et des motifs marron. La zone marron s’élargit au niveau des faces avant, entre les phares il y a un autre motif, cette fois jaune. Les BB 9400 sont les seules machines ayant réellement adopté cette livrée : en 1981 / 1982, les 9231 (motif vert garrigue) et 9288 (motif gris foncé) ainsi que deux BB 16500 (motifs plus anguleux, marron ou vert garrigue) avaient également reçu cette livrée très seyante, mais qui fut rapidement abandonnée. Il existe des variantes au niveau des logos, couleurs et des polices de numéros ("incliné" puis logo "nouille" et helvética). Aucune machine n'a hélas été sauvegardée.

Enfin, tout comme la grande majorité du parc électrique français à partir de 1986, les 13 dernières BB 9400 passées en révision ont connu  la livrée gris béton à motifs orange, avec le logo "nouille" et le marquage en helvetica, avec là encore quelques variantes selon la couleur des traverses de tamponnement (grise ou orange) et de la police de la numérotation frontale. Cette livrée sera reprise pour 40 des BB 9600 ; il semblerait que la traverse frontale est grise sur les BB 9400 et orange sur les 9600.

Statistiques

Mises en service :

Année 1959 1960 1961 1962 1963 1964
Mises en service 1 15 21 50 43 5
Parc total en fin d'année 1 16 37 87 130 135

Réformes & transformations :

Année 1973 1974 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994
Réformes 2 1 0 1 0 0 0 1 0 12 11 6 10 4 4 19 22
Transformations en BB 9600 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 7 19 12 4
Parc restant en fin d'année 133 132 132 131 131 131 131 130 130 118 107 101 91 80 57 26 0