Situé sur la ligne de Miramas à L'Estaque via Port de Bouc (dite "ligne de la Côte Bleue"), entre les gares de Croix Sainte au Nord et Martigues au Sud, ce viaduc permet de franchir le chenal de Caronte, joignant l'Etang de Berre à la Mer Méditerranée. Ce chenal étant emprunté par des navires de grande taille dont, à l'époque, des voiliers, il fallait que son tablier soit suffisamment haut pour dégager leur passage, chose qui aurait nécessité de fortes rampes de part et d'autre de l'ouvrage et des piles encore plus hautes. Afin de contourner ce problème, il fut décidé que le viaduc aurait une travée amovible, qui serait ouverte lorsque cela serait nécessaire.
Avec la disparition des grands voiliers, l'ouverture du pont est devenue rare, mais le mécanisme est toujours fonctionnel. La protection de la travée mobile est assurée par une signalisation type BAL (Bloc Automatique Lumineux), qui équipe la ligne de Miramas jusqu'à la gare de Martigues.
Le viaduc de Caronte a un tablier en treillis métallique et des piles en maçonnerie de 18,5 m de haut, dont certaines ont nécessité l'emploi de cloches de plongée pour pouvoir réaliser leurs fondations sous l'eau du chenal.
Le tablier mesure 942 mètres de long, pèse environ 10 000 tonnes et comporte 12 travées, dégageant un tirant d'air de 20 m :
La partie tournante, pesant 1200 tonnes et mesurant 114,4 m de long, pivote en 7 minutes. Elle était initialement actionnée par un moteur électrique alimenté par un groupe électrogène (moteur à essence de 100 Ch.), un second étant disponible en réserve ainsi qu'un système de commande manuelle nécessitant une dizaine d'hommes. Après sa reconstruction, le mécanisme a évolué, avec quatre moteurs électriques de 18 kW alimentés depuis le réseau EDF ou par un groupe électrogène Diesel.
http://structurae.info/ouvrages/pont-de-caronte
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