Le viaduc sur le Grand Rhône de la ligne Arles - Lunel, première "vrai" pont construit en Arles dès 1868 (le pont métallique immortalisé par Van Gogh et destiné à la route ne fut bâti qu'en 1875) , a permis l'essor du quartier de Trinquetaille, situé sur la rive opposée, où un port fluvial se tient depuis l'Antiquité.
En 1892, l'ouverture des Chemins de Fer de la Camargue, avec en premier lieu la création d'une ligne à voie métrique vers Salin de Giraud, engendra un fort trafic marchandises, le sel amené par cette ligne étant transvasé dans les wagons du PLM pour y être envoyé à l'usine Péchiney de Salindres.
Le bombardement de 1944 bouleversa le rôle de la gare de Trinquetaille, devenant un "cul de sac" excentré, à la desserte longue et nécessitant de nombreuses manœuvres : sur le trajet Trinquetaille - Salindres (train de sel pour l'usine Péchiney), alors qu'il n'y avait qu'un seul rebroussement (en gare d'Arles) auparavant, il y en avait désormais trois, pour une distance beaucoup plus longue !
Malgré cette situation difficile et grâce à la présence d'usines embranchées, la gare d'Arles Trinquetaille put échapper à la vague de fermetures de la fin des années 80. Ce n'est qu'en 2005 que sa desserte semble s'être arrêtée, les installations restant à l'abandon.
http://www.camargue-insolite.com/2014/12/gare-de-marchandises-de-trinquetaille.html
Construite au plus près du Rhône, la gare de Trinquetaille était donc à l'écart de la ligne principale, à laquelle elle était embranchée à quelques centaines de mètres en sortie du viaduc sur le Rhône, le sens "direct" étant celui des trains provenant d'Arles.
Après 1944, le viaduc ayant été détruit par un bombardement, la desserte de la ligne dut se faire dans l'autre sens, à partir de Nîmes et Le Cailar. Un rebroussement était donc nécessaire pour que les trains puissent entrer en gare, le moignon de ligne qui menait au pont servant de tiroir et limitant la longueur des trains.
Aujourd'hui encore, les voies, situées sur des talus en hauteur probablement pour éviter les inondations, sont encore visibles au milieu des broussailles.
A proximité de la gare PLM, à voie normale, se trouvait le terminus des Chemin de Fer de Camargue, à voie métrique, ouverts à partir de 1892, électrifiés en 1920 en 6600 V 25 Hz et fermés en 1958.
Une partie des bâtiments, dont une halle à marchandises, sont encore visibles actuellement bien qu'étant à l'abandon.