Les Chemins de Fer de la Camargue
Historique
Les Chemins de Fer de la Camargue furent fondés à la fin du XIXème
siècle pour acheminer le minerai de sel des Salins de Giraud jusqu'à la gare d'Arles
Trinquetaille, où un transbordement avait lieu dans les
wagons du PLM pour expédition à l'usine Péchiney de Salindres.
Comme beaucoup d'autres lignes de chemin de fer d'intérêt local, une
extension eut d'abord lieu, avec la mise en service de la ligne Arles -
Nîmes en
1901, puis d'une antenne vers St Gilles l'année suivante, permettant ainsi de
desservir des localités dont certaines n'étaient pas reliées au chemin de fer du
PLM.
La période de prospérité fut relativement longue, et justifia même
l'électrification de la ligne Nîmes - Arles / St Gilles dès 1920, innovation
très importante pour l'époque et qui permit de mieux appréhender la période
de l'entre deux guerres. Hélas, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale,
comme pour une bonne partie des réseaux ferrés français, une vague de fermeture
vint s'abattre, les activités gardoises cessant en 1951.
- 1860 : ouverture de l'usine Péchiney à Salindres, seule au monde à produire
de l'aluminium. Dans le procédé de fabrication intervient de la soude,
réalisée à partir de sel récolté en Camargue à l'étang de Giraud.
- 1885 : Péchiney envisage de relier Salin de Giraud à Salindres par une ligne
à voie de 1,05 m d'écartement, dont la construction aurait été entamée aux
abords de Salindres (à vérifier...). En butte à l'hostilité de la toute puissante
Compagnie du PLM, craignant de perdre le trafic acheminé à partir d'Arles, le
projet est revu à la baisse avec la construction d'une ligne à voie métrique
Arles - Salin de Giraud.
- 1888 : les élus départementaux demandent à ce qu'une desserte voyageurs
soit réalisée, et qu'une seconde ligne vers Stes Marie de la Mer soit
construite. Cette demande repoussera le lancement des travaux de plus d'une
année mais fut finalement acceptée.
- 25 juin 1889 : déclaration d'utilité publique des deux lignes.
- 9 avril 1892 : mise en service du Chemin de Fer de la Camargue, entre Arles
et Salin de Giraud.
- 15 août 1892 : mise en service de la ligne Arles - Les St Maries de la Mer
- 20 octobre 1896 : convention pour créer une ligne entre Arles et Fourques,
dans le Gard, après de longues négociations avec les autorités des deux
départements.
- 6 novembre 1896 : convention pour la réalisation d'une ligne Nîmes - Fourques
exploitée par les CFC.
- 5 novembre 1896 : une troisième convention est signée pour desservir la ville
de St Gilles grâce à une antenne se détachant de la ligne Arles - Nîmes.
- 29 décembre 1897 : déclaration d'utilité publique de la ligne
Arles - Nîmes, dont la
concession est octroyée à la Compagnie des Chemins de Fer de la Camargue.
- 31 mars 1899 : déclaration d'utilité publique d'une ligne Nîmes -
St Gilles en tronc commun avec celle allant en Arles jusqu'à la gare de
Bouillargues.
- 1er août 1901 : ouverture de la ligne Arles - Nîmes.
- 1er mai 1902 : ouverture de l'antenne Bouillargues - St
Gilles, permettant la mise en place de trains Nîmes - St Gilles.
- 28 décembre 1912 : la décision d'électrifier la ligne Arles -
Nîmes est prise.
- 29 novembre 1913 : convention avec le Département des Bouches du Rhône pour
prolonger le Chemin de Fer de la Camargue dans la ville d'Arles, ce qui aurait
bien amélioré sa fréquentation par les voyageurs au prix de la construction d'un
nouveau pont sur le Grand Rhône.
- 25 septembre 1914 : déclaration d'utilité publique du prolongement
dans la ville d'Arles.
Durant la Première Guerre Mondiale, les Chemins de Fer de la Camargue
fonctionnent au maximum de leur capacité pour subvenir à l'effort de guerre
malgré un matériel insuffisant et en mauvais état ; le prolongement en Arles ne
se fera jamais.
- 25 janvier 1917 : la décision d'électrifier la ligne Bouillargues
- St Gilles est prise
cinq ans après celle de la ligne principale, non encore équipée.
- 5 août 1920 : mise en service de la traction électrique sur Arles -
Nîmes en
courant monophasé 6600 V 25 Hz.
- 12 août 1920 : mise en service de la traction électrique sur l'antenne
de St Gilles (courant
monophasé 6600 V 25 Hz),
quelques jours après que ce fut le cas sur Nîmes - Arles.
- 12 juillet 1921 : prolongement électrifié de la gare de Nîmes Camargue à celle du PLM, sur
1150 mètres.
-
Juillet 1944 : lors des bombardements alliés, le pont
suspendu sur le Grand Rhône de la ligne SNCF
Arles - Lunel est détruit. Dès
lors, le sel transbordé depuis les CFC en gare d'Arles Trinquetaille et
à destination de Salindres doit transiter via Lunel et Nîmes, avec
rebroussement dans ces deux villes, d'où un allongement de la distance
du voyage de près de 80 km et donc de sa durée et de son coût.
- 26 août 1948 : suppression du trafic marchandises entre Arles, Nîmes
et St Gilles.
- 1er janvier 1949 : arrêt de la desserte voyageurs de
l'antenne Bouillargues - St Gilles, la ligne est fermée.
- 1er janvier 1951 : arrêt de la desserte voyageurs, la ligne
Arles - Nîmes est fermée.
- 1er octobre 1953 : fermeture de la ligne vers les Ste Marie
de la Mer, où le trafic voyageurs n'était rentable qu'en période estivale.
- 1er octobre 1955 : réduction de la desserte voyageurs
sur Arles - Salin de Giraud, à la fois première et dernière ligne des
Chemins de Fer de la Camargue.
- 1957 : arrêt de la desserte voyageurs sur Arles - Salin de Giraud,
les Chemins de Fer de la Camargue ne réalisent dès lors plus qu'un trafic
marchandises.
- 1er septembre 1958 : l'usine Péchiney de Salin de
Giraud est désormais directement reliée au réseau SNCF suite à la construction d'un nouveau bac
(bac de Barcarin)
joignant la ligne Arles - Port St Louis du Rhône, permettant un trajet
beaucoup plus direct vers Salindres sans aucun rebroussement. Le bac permet
l'acheminement d'un locotracteur et de quelques wagons, ce qui nécessite
plusieurs voyages avant de former un train.
Immédiatement, la ligne Arles - Salin de Giraud est fermée, et les Chemins
de Fer de la Camargue disparaissent.
- Dans les années 70, la ligne Arles - Port St Louis a été interrompue
suite au creusement du canal du Rhône à Fos, et un raccordement a été
aménagé afin de relier le bac de Barcarin aux autres voies du complexe
ferroviaire de Fos sur Mer : la remontée du sel issu de Salin de Giraud se
fait via Fos, Istres, Miramas, puis Arles ou Cavaillon et Avignon.
- Actuellement, la desserte de Salin de Giraud par le rail n'a plus lieu,
il semblerait que le bac ferroviaire de Barcarin soit à l'abandon.
De nos jours, très peu de vestiges ferroviaires des Chemin de Fer de la
Camargue sont visibles, mais une bonne partie des emprises et bâtiments ont été
reconvertis. La gare d'Arles Trinquetaille, elle, a été transformée en dépôt
d'autocars...
Lignes
Arles-Trinquetaille - Nîmes
Bouillargues - Saint Gilles
Arles-Trinquetaille - Saintes Marie de la Mer
Arles-Trinquetaille - Salin de Giraud
Lien partenaire
Pour davantage d'informations, voir le site de nos partenaires de l'Association Historique et Mémoire de la Camargue :
Retour
2010 / 2022 - © FCastel, tous droits réservés, reproduction interdite -
Contact