Le Cévenol
Historique
Reliant l'Auvergne à la Provence, ce train est emblématique de la
ligne des Cévennes et de l'évolution des
liaisons "transversales" transitant par des régions isolées et en déclin depuis
plusieurs décennies. Malgré de nombreuses menaces, ce train a réussi à continuer
à rouler jusqu'à aujourd'hui, contrairement à nombre de ses homologues comme la
plupart des trains de nuit ou de nombreux autres express transitant via le
Massif Central (Bordeaux - Lyon , Clermont - Béziers...).
- Service d'hiver 1955 : création des premières relations en autorail
entre Langeac et Nîmes, assurées en X 2400, remplaçant en période creuse les
trains de jour ou de nuit Paris - Nîmes.
- Printemps 1956 : mise en place d'un train Clermont - Nîmes via la ligne des Cévennes
nommé "Le Cévenol" et assurée en autorail type X 2400.
- Au changement de service du 3 juin 1956, le Cévenol est prolongé à
Marseille et, l'été, à Vichy et au Mont Dore.
- Dès l'arrivée des premiers X 2800 en 1958, ceux-ci reprennent le Cévenol
aux X 2400, moins puissants.
- Vu le potentiel touristique et la beauté des paysages traversés, le
Cévenol se voit très rapidement attribuer des autorails panoramiques X 4200
dès le 31 mai 1959.
- Jusqu'à la fin des années 70, le Cévenol resta assuré en autorail X
2800 et X 4200, ce
matériel subissant certes quelques évolutions mais marquant un retard de standing
par rapport à d'autres matériels plus modernes et confortables.
- L'année 1979 marque un grand tournant pour le Cévenol, avec une certaine
montée en gamme se traduisant par un changement à la fois de matériel et de
trajet, reprenant le flambeau des trains Paris - Nîmes via les Cévennes.
Désormais, il est assuré en rame de voitures Corail tractées par une ou
deux BB 67400 et voit son origine prolongée à Paris gare de Lyon, avec transit
via la ligne du Bourbonnais (St Germain des Fossés, Vichy), stationnement à
Clermont-Ferrand pour y laisser plusieurs voitures et éventuellement changer de
locomotive (bien que toujours Diesel), puis descend jusqu'à Nîmes
où une machine électrique reprend sa traction jusqu'à Marseille. En période
estivale, jusqu'à douze voitures peuvent former la rame, avec une voiture
"détente" ou "animation". Au troisième trimestre 1980, pas
moins de 40 000 voyageurs empruntèrent le Cévenol dans chaque sens...
- 1982 : le Cévenol se voit adjoindre une tranche Paris - Béziers, dissociée à
Clermont et nommée Aubrac en l'honneur de la région traversée (avec
rebroussement et relais traction à Neussargues, la belle mais difficile
ligne des Causses étant électrifiée).
- 1990 : achèvement de l'électrification Paris - Clermont Ferrand avec
désormais un relais traction systématique dans cette gare. Le couplage avec la
rame de l'Aubrac est maintenu.
- Au début des années 90, le vendredi, le Cévenol Paris - Marseille
était prolongé jusqu'à Nice, avec retour le samedi.
- Fin des années 90 : suppression de la voiture bar, puis de la voiture avec
compartiment fourgon. Petit à petit, la rame raccourcit, de plus en plus de
voyageurs du Sud de la ligne empruntant plutôt un TER puis TGV avec
correspondance à Nîmes.
- 9 décembre 2007 : avec la mise en place des rames Téoz entre Paris -
et Clermont, sensées rouler à 200 km/h à la composition indéformable
(en théorie...), le remaniement de composition à Clermont n'est plus possible,
et il n'est pas envisagé d'utiliser ces rames plus au sud pour cause de
fréquentation insuffisante pour leurs sept voitures et de traction Diesel.
Il est alors décidé de limiter
le Cévenol au trajet Clermont - Marseille avec utilisation d'une rame de quatre
voitures Corail. Par conséquent, fin du couplage avec la rame de l'Aubrac lui
aussi limité à Clermont - Béziers.
- Courant 2008, l'état déplorable de la voie entre Langeac et Langogne
impose une limitation à 30 km/h dans les gorges de l'Allier, d'où une
importante dégradation des horaires et une menace sur l'avenir de la ligne
des Cévennes.
- Des travaux en 2009 et 2010 occasionnent plusieurs interruptions de
circulation mais permettent de relever les vitesses entre Langeac et Langogne et
de pérenniser la ligne. Néanmoins, la composition est ramenée à trois voitures
et le relais traction à Nîmes est supprimé : dès lors, le Cévenol est assuré
de bout en bout en traction Diesel.
- Fin 2011, il est décidé après de nombreuses tergiversations de maintenir
le Cévenol jusqu'à Marseille, mais en lui faisant emprunter la ligne de la
Côte Bleue (étant le seul train qui la parcourt sans arrêt), la ligne
principale via Rognac étant "saturée". Le temps de parcours est certes
rallongé, mais la suppression du relais traction à Nîmes (désormais inutile
vu que la ligne de la Côte Bleue n'est pas entièrement électrifiée) a permis
un léger gain de temps.
Vu la beauté des paysages traversés tant dans les Cévennes que sur la Côte
Bleue, le Cévenol a plus que jamais un caractère touristique éminent, et
garde une fréquentation très importante l'été, les compositions pourtant
renforcées à 4 voitures n'étant parfois pas suffisantes.
- 1 septembre 2012 : limitation "provisoire" à Clermont - Nîmes,
en raison de travaux et de problèmes d'attribution des sillons des trains.
- Mars 2013 : fin du rebroussement à Courbessac, permettant un gain de 10 minutes. néanmoins une telle
manœuvre est maintenue pour le garage / mise à quai de la rame vide, qui est garée à proximité du nouveau Technicentre de Nîmes.
Contrairement à ce qui fut promis par le PDF de la SNCF, la desserte entre Nîmes
et Marseille n'a pas été rétablie...
- Suite à un éboulement sur la ligne des Cévennes le 28 avril 2015, la circulation du
Cévenol a été interrompue.
- 27 septembre 2015 : la SNCF envisage de remplacer le
Cévenol par un autocar Clermont - Nîmes, faisant le parcours en pas moins de
6h30 (soit 30 % de plus), si les conditions climatiques sont propices...
Cette situation sera-t-elle seulement provisoire ?... Les usagers et
collectivités restent mobilisés.
- 18 décembre 2015 : après plusieurs mois d'incertitude, le Cévenol
fait son retour, toujours assuré en BB 67400 et rame de trois voitures
Corail. En pratique, ce matériel sera souvent remplacé par des autorails, si
bien que son retrait définitif est annoncé pour avril 2016.
-
A la surprise générale, pour l'été 2016, les rames Corail font leur retour... Il s'agit d'exemplaires rénovés ayant reçu la livrée "carmillon",
dont des voitures A5t2u VU ex Téoz première classe temporairement déclassées
(elles proviennent des rames assurant les liaisons Bordeaux - Marseille -
Nice, ramenées à six caisses pour cause de travaux en gare de Bordeaux).
Une campagne de communication est lancée pour promouvoir le Cévenol, chose
qui n'avait pas été faite depuis longtemps. A noter que seule la seconde
classe est proposée ; les voitures ont un marquage spécifique "Le Cévenol".
-
Cette expérience sera réitérée pour l'été 2017, les rames restant composées
de quatre voitures Corail en livrée carmillon et sont désormais
systématiquement remorquées par une unité multiple de BB 67400.
La remise en cause du statut du Cévenol comme Train d'Equilibre
du Territoire (Intercités) et l'absence de renouvellement du matériel roulant et
de la voie fait planer depuis de longues années des incertitudes sur l'avenir du
Cévenol. A terme, une probable reprise par les Régions est probable, avec
transformation en TER et alignement de la desserte sur les grilles régionales
(actuellement le Cévenol se distingue des TER Clermont - Nîmes (2 AR / jour) par
son matériel et un nombre réduit d'arrêts). La commande de trois
automoteurs Regiolis par l'Etat pour cette liaison au titre de la relance
des anciens Intercités va dans ce sens.
Matériel roulant
1955 - 1979 : Autorails
Le Cévenol était alors assuré par divers matériels, dont le nombre
pouvait varier suivant la saison, il y eut des composition avec jusqu'à 4 ou 5
caisses : un autorail X 2400 ou 2800 et un autorail panoramique X 4200 encadrant
2 ou 3 remorques unifiées.
- X 2400
- Remorques d'autorail unifiées
- X 4200 Panoramique à partir de 1959
- X 2800, origine puis rénovés à partir de 1976/77
- XR 6000 brièvement en 1978-1979
A noter que, malgré leur grand standing à l'époque, les rames RGP n'ont pas
été engagées sur le Cévenol : ce ne fut que bien plus tard, en 1991, qu'elles
furent engagées sur la ligne des Cévennes pour y assurer des trains régionaux.
Depuis 1979 : rame Corail
Entre Clermont et Nîmes, la traction est presqu'exclusivement assurée en BB
67400, éventuellement en unité multiple si la composition du train l'exige. Il
peut arriver qu'elles soient remplacées par des BB 67300, cas rarissime mais qui
est arrivé en décembre 2013, la BB 67348 ayant été détachée pour prêter
assistance aux BB 67400.
Au nord de Clermont, des CC 72000 ont été utilisées mais au prix d'un relais
traction dans cette gare, ces engins certes aptes à 160 km/h étant trop
agressifs pour la voie équipant la ligne des Cévennes (une campagne d'essais
infructueuse fut menée vers 1980). En cas d'affluence, des BB 67400 en
unités multiples furent préférées car plus puissantes (2x 2400 Ch. contre 4000
Ch.) ; l'inconvénient étant une limitation à 140 km/h (la transformation de BB
67400 pour rouler à 160 fut envisagée pour y remédier mais ne donna pas de
suite).
De 1988 à 1990, avec le début de l'électrification de la ligne du Bourbonnais,
certains trains avaient un relais traction à Nevers avec utilisation de BB 22200
voir 25500.
A partir de 1990, suite à l'achèvement de l'électrification Paris - Clermont, le
changement de composition dans cette dernière gare est également mis à profit
pour remplacer la machine électrique (BB 22200 ou 26000) par une ou deux BB
67400.
A Nîmes, jusqu'en 2010 le Cévenol était repris par une locomotive électrique,
généralement une BB 22200 dans les dernières années.
Un retour aux autorails ?
En cas d'indisponibilité de la rame Corail ou d'une BB 67400, il arrive
déjà
que le Cévenol soit assuré en autorail AGC X 76500 Auvergne voire en ATER X
73500 Languedoc-Roussillon ou Auvergne.
Le matériel actuellement utilisé arrivant en fin de vie (les BB 67400 sont à
bout de souffle, et leur remplacement par des BB 75300 permettant de prolonger
l'utilisation des voitures Corail n'est pas envisagée), il est probable que le
Cévenol soit à nouveau assuré en autorails dans un futur proche. Ce retour aux
sources occasionnera néanmoins une régression en terme de confort, mais
permettra d'améliorer légèrement les temps de parcours.
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