Historique
Ce maillon de ligne longeant la Durance voit son origine parfois indiquée
comme étant située à Cavaillon, alors que la bifurcation se fait bien à la
sortie de la gare de Cheval Blanc.
- 19 juin 1857 : concession à la Compagnie du PLM du chemin de fer
d'Avignon à Gap via Cavaillon et la vallée de la Durance.
- 25 août 1861 : déclaration d'utilité publique de la
ligne.
- 25 novembre 1872 : mise en service de la voie unique Cavaillon - Cheval Blanc
- Pertuis - Sisteron, destiné à permettre des relations Avignon - Gap. A terme, il
était envisagé de prolonger la ligne jusqu'en Italie, en creusant un
tunnel sous le col de Montgenèvre.
- 29 mai 1873 : Cheval Blanc devient gare de bifurcation avec
l'ouverture de la ligne vers Miramas.
- Années 20 : la Compagnie du PLM, souhaitant raccourcir le
trajet entre la Vallée du Rhône et Nice, envisage de mettre à double
voie la ligne Cheval Blanc - Pertuis et de la prolonger via Rians et
Barjols jusqu'aux Arcs (Var), où
elle rejoindrait la ligne actuelle faisant un long détour par Marseille
et Toulon. La ligne de 91 km à construire permettrait de gagner un temps
précieux, le trajet encore utilisé actuellement faisant 81 km de plus
et nécessitant généralement un rebroussement à Marseille (sauf si
emprunt du raccordement des Chartreux). Le raccordement direct évitant
aux trains venant de la vallée du Rhône de rebrousser en gare d'Avignon
pour se diriger vers Cavaillon et au delà (ou réciproquement) fut
d'ailleurs construit à cette époque.
- Juin 1923 : assemblée portant sur le projet de ligne Les Arcs -
Pertuis ; l'électrification de la ligne et de ses prolongements jusqu'à
Nice et Avignon est même envisagée, le
dépôt des locomotives de Pertuis devant être agrandi à cette occasion.
- 26 juillet 1926 : les études sont interrompues car certains élus
préfèreraient un passage par Salon de Provence, Aix et Le Luc (correspondant à l'actuelle autoroute A8 ou à la branche "Var" envisagée
dans les années 90
pour la LGV Méditerranée),
reprenant la section centrale de la
ligne Carnoules - Gardanne entre la Barque et Brignoles. La mise à
voie normale de la ligne à écartement métrique des Chemins de Fer de
Provence a aussi été envisagée.
- 18 juin 1928 : le choix initial d'un tronc commun avec Cheval Blanc
- Pertuis est confirmé, mais le financement de la nouvelle ligne pose
problème et donne lieu à de nombreux atermoiements.
- 1933 : opposition de la Chambre de Commerce de Marseille à la
création de la nouvelle ligne, exigeant que celle-ci passe par Aix. Le
projet s'arrête définitivement faute de crédits, malgré le soutien du
Président du Conseil Daladier.
- 22 mai 1940 : suppression de la desserte voyageurs entre Cheval
Blanc et Pertuis ; ces deux gares "d'extrémité" restent desservies,
respectivement par des trains Avignon - Cavaillon - Miramas et de la
ligne des Alpes.
- 8 octobre 1950 : construction d'un raccordement direct :
les trains de la ligne des Alpes n'ont plus à rebrousser à Pertuis.
- Mai 1951 : mise en place d'un autorail direct Avignon - Pertuis -
Digne via Cheval Blanc et Cavaillon ; les gares intermédiaires ne sont
toujours pas desservies.
- 4 juillet 1971 : fermeture au trafic voyageurs de la ligne,
qui
n'est d'ailleurs pas équipée pour le retour du courant des rames
alimentées électriquement par une locomotive Diesel. La gare de
Pertuis reste desservie par des navettes (autorails, ou locotracteur Y
7400 tirant une voiture) la reliant à celle de Meyrargues jusqu'au
28 septembre 1975. La suppression des voies d'évitement dans
certaines gares eut lieu dans cette décennie.
- Vers 1990 : suppression des voies de débord de la plupart des
gares de la ligne suite à l'arrêt de la desserte marchandises locale.
- 3 septembre 2001 : remise en service de la gare de Pertuis, qui sert de
terminus à des TER provenant d'Aix - Marseille.
- 17 mars 2006 : fin du train de sel Salin de Giraud - St Auban.
- 10 décembre 2017 : "suspension du trafic TER" entre Meyrargues et
Pertuis, qui perd donc à nouveau sa desserte ferroviaire, sous le
prétexte de travaux...
Depuis plus de quarante ans, la ligne Cheval Blanc - Pertuis est donc
confinée au trafic marchandises, avec des trains de produits chimiques pour l'usine de St Auban
provenant de Miramas et Berre, trains de ballast et d'eau minérale. Sa réouverture au trafic TER
est envisagée
par RFF et la Région PACA.
Matériel utilisé
A l'ouverture de la ligne, des locomotives à vapeur 021, 120 et 030 furent
utilisées. Entre deux guerres, ce furent des 220 A et B, 031 A et 230 A sur les
trains de voyageurs et 140 A sur les marchandises.
Après 1945, la relève se matérialisa par des 141 E, F et R, tandis que
l'autorail Avignon - Digne était assuré par un engin Somua XS 1 - 11 puis en X
3800 avant d'être supprimé en juillet 1971.
Depuis la fin de la traction à vapeur, la ligne a été fréquentée par diverses séries thermiques :
locotracteurs, BB 63500, 66000, 66600, 67000 (dont elle fut un des derniers
fiefs), 67400, et plus récemment 69200, 75000 et 75400. D'autres séries furent
également présentes lors du chantier de la LN 5 : BB 62400, 66400 et 67300, CC
65500 et 72000, A1A-A1A 68000 et 68500, et même Class 37 britanniques.
Quant au à la fin de ligne, côté Pertuis, rouverte à la desserte voyageurs
depuis 2001, l'essentiel du trafic est réalisé en X 72500 et B 81500, des EAD
4500 et BB 67400 associées à des RIO et RRR ayant été utilisés par le passé.
Masses remorquables pour les trains de messageries
Engins |
Cheval Blanc - Pertuis et retour |
141 R |
1000 tonnes |
BB 63000 à 108 |
430 tonnes |
BB 63109 à 63250 |
470 tonnes |
BB 63400 & 63500 |
500 tonnes |
BB 66000 & 66600 |
900 tonnes |
BB 67000 |
1000 tonnes |
Limite de résistance des attelages 70t d'effort |
3155 tonnes |
Masses remorquables pour les trains de marchandises
Engins |
Cheval Blanc - Pertuis |
Pertuis - Cheval Blanc |
141 R |
1300 tonnes |
1500 tonnes |
BB 63000 à 108 |
600 tonnes |
1000 tonnes |
BB 63109 à 63250 |
650 tonnes |
1100 tonnes |
BB 63400 & 63500 |
700 tonnes |
1200 tonnes |
BB 66000 & 66600 |
1300 tonnes |
1500 tonnes |
BB 67000 |
1600 tonnes |
1600 tonnes |
Limite de résistance des attelages 70t d'effort |
2340 tonnes |
3155 tonnes |
Limite de résistance des attelages 85t d'effort |
2810 tonnes |
3790 tonnes |
A noter que ces masses peuvent être augmentées dans certains cas (trains
complets).