La puissance de 3000 Ch., atteinte avec les A1A A1A 68000 et 68500, ne satisfait pas la SNCF : les locomotives à vapeur les plus puissantes (ex : 241 P) n'ont toujours pas de dignes remplaçantes, et les performances sont encore inférieures à celles de la traction électrique : les moteurs Diesel disponibles ne dépassant pas les 3000 Ch., la solution choisie est d'en installer deux dans la même locomotive. La SNCF décide alors de commander en novembre 1961 quatre prototypes afin de tester cette solution : ce sont les BB 69000 et CC 70000.
Deux moteurs diesel de 2400 Ch. chacun sont utilisés, couplés à une transmission électrique ; à cause du poids de celle ci, six essieux sont nécessaires, ce qui donne une locomotive type CC. Les CC 70000, reprenant ainsi la partie mécanique des CC 40100, ont des bogies à trois essieux et un seul moteur de traction. La transmission possède deux rapports : 85 et 140 km/h. Le choix de ces deux rapports s'effectue normalement à l'arrêt, mais un changement en marche a été testé sur la 70002.
La transmission électrique est très innovante : les deux moteurs Diesel, montés dans le sens inverse et tournant chacun à 1500 t/min, entraînent le même alternateur : ce dernier a ainsi une vitesse relative de 3000 t/min. Le courant alternatif obtenu est ensuite redressé, avant d'être utilisé soit pour alimenter le train (ligne de train 1500 V, grande nouveauté) soit dans les deux moteurs de traction proches de ceux de BB 16500 et dérivés.
Tout comme pour les BB 69000, après plusieurs années d'essais et malgré la volonté de la région Est SNCF de disposer de 10 machines pour équiper l'axe Paris - Bâle, la série s'est retrouvée confinée à la traction de trains de marchandises prés de Chalindrey, leur dépôt. En effet, bien que dotées du chauffage électrique, ces machines se sont révélées beaucoup moins fiables que les BB 69000. Le système de double rapport de la 70002 n'a jamais fonctionné correctement, tandis que la partie électrique était fragile.
Dès 1967, la solution d'une machine à deux moteurs apparaît donc dépassée, avec la livraison des CC 72000 atteignant 3600 puis 4000 Ch. avec un seul moteur et une partie électrique beaucoup plus simple. La CC 70002 a été radiée en 1973 suite à un accident, tandis que la 70001 est restée en service jusqu'en 1983, utilisée avec les BB 69000 comme "bouche trou". Seul un bogie, exposé au musée de Mulhouse, a été conservé.
Comme les autres machines prestigieuses de l'époque, la caisse a été dessinée par Paul Arzens, avec là encore un motif en forme de double flèche et des cabines type 67000. La ligne, très réussie, donne une impression de puissance tout en étant assez massive (ce sont les locomotives les plus longues de la SNCF). On remarque que les motifs en aluminium sont moins présents (il n'y a pas de persiennes). N'étant jamais passés en révision générale, les deux CC 70000 ont conservé jusqu'à la fin leur livrée d'origine.
Un site web est dédié à ces machines : http://belph80001.free.fr/ .