Locomotives SIEMENS Euro Sprinter

"Euro Sprinter" première génération

Fort de l'expérience acquise avec la série 120 de la DB, Siemens développa sa propre gamme de locomotives, appelée "Euro Sprinter". Dites "universelles", elles ont une forte puissance et leurs moteurs de traction (de type asynchrone) permettent d'assurer tous types de trafic, y compris trains de marchandises lourds, alors que leur vitesse limite est très élevée.

"Euro Sprinter P"

"Euro Sprinter F"

Par rapport à la version "P", les changements concernent non seulement la caisse et les parties électriques, mais aussi la philosophie même de ces locomotives : le concept d'engins universels n'est plus choisi par de nombreuses compagnies qui préfèrent acheter des machines spécialisées, jugées moins coûteuses à l'achat et en entretien. Pour des raisons de coûts, la DB a demandé à ce que sa série 152, ait des cabines proches des autres séries contemporaines (101, 145...) si bien que la gamme Euro Sprinter F ressemble beaucoup aux machines de la gamme Traxx du concurrent ADtranz, devenu Bombardier...

Les bogies de ces machines dédiées au trafic marchandises, dont le type se termine par "F", sont donc dotés d'une suspension simplifiée, qui a finalement écourté la carrière de cette gamme : n'étant pas autorisée à rouler en Autriche car jugée trop agressive pour la voie, les commandes ont été interrompues et le développement d'une nouvelle gamme a été choisi. De même, le fonctionnement sous plusieurs types de tension n'avait pas été suffisamment pris en compte.

A noter qu'en 1998, lors de l'appel d'offre de la SNCF pour des locomotives dédiées au trafic marchandises, Siemens s'est associé à Matra pour proposer sous le numéro BB 29000 un dérivé de la gamme Euro Sprinter bicourant 1500 / 25000 V équipé d'un groupe électrogène permettant les manœuvres sur les embranchements non électrifiés.

"Euro Sprinter" deuxième génération

ES 64 U2 "Taurus"

Durant les années 90, les ÖBB voulurent renouveler une partie de leur parc électrique, comportant encore des engins datant des années 40 et 50. Les différents prototypes achetés ne donnèrent pas satisfaction, soit par leur prix (série 1012, dépassant les 5 millions d'euros par machine), soit par leur piètre fiabilité (série 1822) soit par leurs faibles performances (série 1014).

La commande massive d'engins universels, aptes à tous les services et ne dépassant pas les 3 millions d'euros grâce aux économies d'échelle a alors été passée auprès de Siemens, qui a alors modifié sa gamme Euro Sprinter existante depuis le début des années 90. La puissance est portée à 6400 kW et la vitesse limite à 230 km/h, avec possibilité de fonctionner en unités multiples ou en réversibilité et sous plusieurs tensions.

La caisse de ces machines a une forme profilée différente, suite à la demande des ÖBB.

ES 64 F4

Dédiées au trafic marchandises et reprenant bon nombre des composants des "Euro Sprinter F" (en particulier l'aspect général), ces machines peuvent circuler dans la plupart des pays européens. A noter que les problèmes d'agressivité envers la voie ont été résolus grâce à une gain de poids.

Selon les pays, les systèmes d'électrification et signalisation étant différents, pas moins de 18 configurations sont disponibles, d'où un parc de 21 engins restant propriété de Siemens pour valider chacune de ces variantes.

Ces machines ont toutes une vitesse limitée à 140 km/h, une puissance maximale de 6400 kW, et peuvent fonctionner sous 1500 et 3000 V continu, 15000 V 16,7 Hz et 25000 V 50 Hz.

ES 64 U4

Combinant les deux modèles précédents, ces engins sont à la fois universels et aptes à circuler sous quatre tensions. Ainsi, la partie électrique et la structure de caisse sont repris des ES 64 F4, tandis que les bogies et les faces avant proviennent des ES 64 U2. Là encore, plusieurs sous séries existent selon les pays où l'engin est autorisé à rouler.

Ces machines ont toutes une vitesse limitée à 140 km/h, une puissance maximale de 6400 kW, et peuvent fonctionner sous 1500 et 3000 V continu, 15000 V 16,7 Hz et 25000 V 50 Hz.

A noter que le 2 septembre 2006, la 1216.050 a battu le record mondial de vitesse pour une locomotive, datant de 1955 et détenu par les CC 7107 et BB 9004 de la SNCF, en atteignant les 357 km/h.

"Euro Sprinter" troisième génération

Apparue dès 2007, cette nouvelle génération était prévue pour exister en de nombreuses configurations et coûter moins cher. Par rapport à la seconde génération, la caisse est différente (nouvelles normes de choc) et il est possible de seulement pré équiper la machine pour certains réseaux, les équipements n'étant posés que lorsque le besoin sera réel. La gamme Diesel dite "Euro Runner" subit en parallèle les mêmes modifications.

Finalement, cette gamme n'aura duré que très peu de temps, notamment à cause des difficultés de mise au point des machines destinées à la SNCB, et a été rapidement remplacée par la gamme Vectron.

Gamme "Vectron"

En 2010, Siemens a dévoilé sa nouvelle gamme appelée "Vectron", qui reprend l'esthétique de la troisième génération d'Euro Sprinter.

Configurations prévues :

Les vitesses maximales sont de 160 ou 200 km/h, et une version Diesel 240 kW est disponible.

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